Les extincteurs à poudre peuvent être employés pour lutter contre un feu de classe A, B, C et D. Tout dépend cependant du type de poudre employée. Les modèles de classe A,B et C conviennent pour quasiment tous les risques d’incendie de la vie courante. Ils se distinguent par l’efficacité de leur action anti-feu. La poudre n’est pas conductrice pour le courant électrique, ce qui permet l’emploi de ce type d’extincteurs dans des locaux comportant des installations électriques jusqu’à 1000V.
Les extincteurs à poudre de classe ABC utilisent du sulfate d’ammonium et du monophosphate d’ammonium. A l‘inverse, les extincteurs à poudre BC agissent par étouffement des flammes. Ils contiennent de l’hydrogénocarbonate de potassium, du sulfate de potassium ou encore du chlorure de potassium et du carbamate d’ammonium, ainsi que des additifs à fonction hydrofuge. Les extincteurs à poudre de type BC ne permettent pas d’éteindre les feux impactant des matériaux durs, si bien qu’ils ne sont pas adaptés à un usage dans les locaux d’habitation.
Les extincteurs à poudre de classe D contiennent des additifs spécifiques qui les rendent efficaces dans le cas d’incendies d’éléments métalliques. Le mélange est refroidissant et étouffe les flammes. Ces extincteurs sont utilisés dans l’industrie.
Les extincteurs à poudre sont, comme nous l’avons vu, très polyvalents, ce qui permet leur utilisation dans des domaines variés : véhicules à moteur, garages, utilisation en extérieur, industrie chimique, raffineries, chaufferies, etc.
Le mélange de poudre dispose d’un grain très fin. Ce mélange se répand largement lorsqu’on utilise l’extincteur, ce qui permet d’atteindre jusqu’aux fentes les plus étroites. Elle endommage les équipements électroniques. C’est pourquoi, en dépit de leur polyvalence, les extincteurs à poudre sont rarement utilisés dans les bureaux ou les logements privés.
Les extincteurs à poudre développent une action anticatalytique, particulièrement utile pour les feux de classe B et C. Dans les feux de classe A, l’extinction est obtenue par la création de couches, qui étouffent les flammes.
Les extincteurs à poudre présentent l’inconvénient de répandre de la poussière sur toutes les surfaces traitées, ce qui suppose un nettoyage intensif du lieu du sinistre. Certains objets, comme l’électronique, sont plus sensibles à l’action des poudres.
Pour autant, ce type d’extincteurs présente de nombreux avantages, au premier rang desquels leur remarquable durée de vie.
Selon que l’on utilise un extincteur à eau, à poudre ou à CO2, différentes indications sont à suivre pour parvenir à éteindre un feu efficacement. En outre, selon que le feu se propage sur une paroi ou au sol, en intérieur ou en extérieur, la méthode d’extinction peut également différer.
Il est donc essentiel de se renseigner préalablement sur les consignes de manipulation des extincteurs dont on peut être amené à se servir. Il est également très important de prendre conscience de l’environnement dans lequel on se trouve, notamment de l’emplacement des issues de secours et du matériel qui pourrait être endommagé par l’exposition aux produits extincteurs. ll faut dans cette même optique veiller à ce que l’extincteur dont on envisage de se servir est adapté au type de feu qui s’est déclaré.
Dans les établissements recevant du public (ERP) ou des travailleurs (ERT), la loi impose la présence d’au moins un extincteur avec une capacité minimale définie. Cet extincteur doit obligatoirement être accroché à un support mural, à une hauteur minimale de 10 cm au-dessus du sol, et une hauteur de poignée de 1,50 m maximum. L’enjeu de cet accrochage mural est double : il permet en premier lieu d’éviter les chutes qui pourraient se produire si l’extincteur était simplement posé au sol et qui risqueraient de l’endommager ; l’accrochage doit ensuite permettre de s’emparer facilement et rapidement de l’extincteur, sans risque pour la personne qui le décroche de se blesser – c’est la raison pour laquelle la hauteur d’accrochage maximale est arrêtée à 1,50 mètre. Il est facile de se procurer les supports de fixation adaptés au modèle d’extincteur concerné.
La question de l’emplacement des extincteurs se pose ensuite. Une fois éliminés les emplacements impropres à l’accrochage (difficile sur une paroi en verre par exemple), il convient d’accrocher le ou les extincteur(s) dans un endroit où ils seront visibles, à proximité des issues de secours pour se trouver sur le chemin de l’évacuation. Les halls d’entrée, couloirs et cages d’escaliers sont donc des lieux indiqués. Dans la mesure du possible, il convient également d’accrocher des extincteurs correspondant au type de feu susceptible de se déclarer à proximité, ou tenant compte de la sensibilité des équipements
. Par exemple, les extincteurs à poudre endommagent irrémédiablement les composants électroniques : il est donc conseillé de ne pas installer d’extincteurs de ce type dans les salles des serveurs d’entreprises ou à proximité des tableaux électriques, et de privilégier à ces endroits des extincteurs à CO2.
Les extincteurs à poudre sont composés de plusieurs éléments :
La mise en service de l’extincteur requiert donc une série de manipulations, qui doivent impérativement être maîtrisées en amont de tout sinistre afin d’être rapidement exécutées dans un contexte de possible affolement.
La première opération consiste donc à décrocher l’extincteur à poudre de son support mural. Cette opération ne nécessite pas de technique particulière, mais demande de garder son calme afin d’éviter une mauvaise manipulation qui pourrait entraîner la chute de l’appareil et occasionner une blessure à la personne (blocage du dos ou chute de l’extincteur sur le pied par exemple).
Pour se saisir d’un extincteur, il est donc important de veiller à être bien campé sur ses jambes, face à l’appareil. L’extincteur doit être saisi par le levier de mise en pression, qui fait également office de poignée.
L’appareil doit ensuite être posé au sol. L’opérateur doit alors retirer la goupille de sécurité (et par la même occasion le plomb de scellé) qui empêche la mise en pression accidentelle de l’extincteur. Une fois que la goupille est ôtée, l’opérateur doit prendre l’extincteur en main dans la position qui permettra de projeter la poudre en direction du feu : la main forte s’empare de la lance, pouce sur la gâchette de détente, tandis que l’autre main s’empare de la poignée en maintenant le levier de mise en pression abaissé. Dans cette position, l’extincteur à poudre est armé et prêt à servir. Avant de se diriger vers le feu, il est indispensable de s’assurer du bon fonctionnement de l’extincteur en appuyant brièvement sur la gâchette de la lance.
Il existe plusieurs règles à respecter lorsque l’on essaie d’éteindre un feu.
La première de ces règles consiste à garder une issue de secours dans son dos, puisque l’on est généralement positionné face au feu pour le combattre. L’idée est évidemment de se protéger du risque d’être enfermé ou encerclé par les flammes, et de pouvoir sortir de la pièce à tout moment. Tout au long de l’opération d’extinction, il est important de garder l’issue de secours dans son dos comme un point de repère, afin de la retrouver rapidement en cas de nécessité d’évacuation.
Si l’incendie s’est déclaré en extérieur, il faut alors veiller de la même façon à ne pas s’exposer à l’encerclement par les flammes, en gardant toujours en point de repère une voie d’évacuation. Il est important également, en cas de présence de vent, de s’assurer de l’avoir dans le dos, faute de quoi on s’expose à la chaleur et aux fumées de l’incendie.
Pour combattre un incendie à l’aide d’un extincteur à poudre, il faut se tenir à une distance minimale de 3 mètres du feu, et viser la base des flammes. Il faut ensuite réaliser un mouvement de balayage de droite à gauche, en tenant l’extincteur bien droit. Rappelons que le levier de mise en pression doit être abaissé en continu. C’est la pression exercée sur la gâchette qui libère la poudre.
Lorsque l’on cherche à éteindre un feu avec un extincteur, il faut absolument avoir en tête que l’extincteur n’a que quelques secondes de durée de fonctionnement. Une fois que la bouteille est vide et si l’incendie n’est pas éteint, il faut donc impérativement quitter les lieux et s’en remettre aux professionnels. En outre, il faut avoir en tête qu’un extincteur de 6 kg n’est pas en mesure d’éteindre un feu dont les flammes s’élèveraient à hauteur d’homme. Dans une telle situation, l’évacuation est la seule conduite à tenir.
LES DIFFÉRENTES TAILLES D’EXTINCTEURS À POUDRE
Les extincteurs à poudre utilisent tous les mêmes agents extincteurs, mais peuvent être de contenance – et donc de poids – variés.
Les extincteurs ont le plus souvent une contenance de 6 kg (ce qui correspond à l’obligation légale en matière de présence obligatoire d’extincteurs dans les établissements recevant des travailleurs), ou encore 9 kg. Il existe également des extincteurs de plus grande capacité, mais qui sont dédiés à des usages spécifiques et des sites particulièrement exposés. Il existe également des modèles de 1 kg à 2 kg, parfaits pour les véhicules.
Attention : cette indication en kilogrammes ne correspond pas au poids de l’extincteur : il s’agit d’une indication de la capacité d’extinction de l’appareil. Un extincteur à poudre de “6 kg” est donc un extincteur qui contient suffisamment de matière extinctrice pour venir à bout d’un feu de classe A qui brûlerait 6 kg de matière combustible. Le poids moyen d’un extincteur 6 kg est plutôt de l’ordre de 9 kg – ce qui doit être pris en compte pour sa manipulation.
La réglementation prévoit un certain nombre de dispositions relatives à la sécurité et à la prévention de la lutte incendie dans tous les bâtiments à usage collectif. Ces obligations sont définies par le Code du travail pour ce qui concerne les établissements recevant des travailleurs (ERT), et par une constellation de textes pour ce qui est des établissements recevant du public (ERP).
Parmi les obligations clairement énoncées en matière de sécurité et de prévention incendie dans le Code du travail figure la présence d’au moins un extincteur à eau pulvérisée d’une capacité de 6L pour 200 m2 de plateau, ou d’un extincteur à poudre d’une capacité de 6 kg, ou de deux extincteurs CO2 de 5 kg dans les établissements du secteur tertiaire. Dans le secteur secondaire, les règles sont plus exigeantes, notamment dans les établissements industriels au sein desquels on manipule des produits dangereux.
Le texte dispose que les extincteurs doivent être visibles, accessibles, en nombre suffisant, et correctement entretenus. Il faut également impérativement qu’ils respectent les normes CE en vigueur.
Ces règles de sécurité sont similaires dans les ERP, avec un classement des ERP en catégories en fonction desquelles les règles sont plus ou moins strictes.
L’entretien des extincteurs présents dans un ERT ou un ERP doit être réalisé chaque année par une entreprise habilité. Le registre de sécurité des locaux inspectés doit être tenu à jour à cette occasion.
L’entretien des extincteurs consiste à vérifier les points suivants :
Dès qu’un extincteur a été mis en fonction, il doit être rechargé et reconditionné avant d’être replacé sur son socle.
Les extincteurs à poudre sont les dispositifs de lutte contre l‘incendie les plus polyvalents actuellement disponibles sur le marché. On les utilise autant pour assurer la sécurité des biens que celle des personnes. Les extincteurs à poudre peuvent répondre à toutes les classes de feu et leur action est radicale. Gros inconvénient de ces dispositifs : la poussière résiduelle après le sinistre, puisque la poudre s’infiltre dans toutes les fentes, plinthes et parquets. On a ainsi retrouvé des traces de poudre jusqu’à 5 ans après l’utilisation. Heureusement, la poudre n’est pas dangereuse pour la santé humaine.
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